La protection des orchidées sauvages en France passe aussi par les associations.
Le fauchage et le débroussaillage
Des membres de l’AROS participent régulièrement, à l’invitation du Conservatoire d’Espaces Naturels d’Alsace (CEN Alsace), à des chantiers d’entretien.
Exemple : sur la colline du Bischenberg en novembre 2022
Après le travail de préparation du chantier réalisé quelques jours auparavant par le CEN Alsace, qui a procédé à un fauchage mécanique radical sur l’ensemble du site, les bénévoles :
- ratissent les produits ligneux et herbacés laissés sur place,
- les disposent en tas,
- puis les enfourchent pour les déverser en périphérie dans les espaces boisés.
Débroussaillage naturel par les moutons
Autre chantier suivi par l’AROS : le site du Holiesel protégé par le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Alsace (CEN Alsace) sur la commune de Rosenwiller, le 3 décembre 2022.
Autre technique de restauration/entretien : l’éco-pâturage, technique d’entretien des espaces naturels alternative à l’entretien mécanique.
Des moutons de race savoyarde rustique Thônes et Marthod broutent les jeunes pousses ligneuses pour empêcher les arbres et les arbustes de se développer et font un premier travail essentiel.
Nous poursuivons ce travail en dégageant manuellement toutes les branches coupées par l’équipe du CEN pour façonner des layons de 2,50 à 3 mètres. Ils seront utilisés par les moutons pour cheminer vers d’autres espaces à brouter, le moutonnier se chargeant de déplacer les clôtures d’un espace à éco-pâturer à l’autre.
Fauchage tardif : un compromis intelligent
Préservons la biodiversité grâce au fauchage tardif. Agissons ensemble !
Source : plaquette de la FFO
Orchidées et insectes en danger!
Nos bords de routes, d’autoroutes, de voies ferrées, mais aussi nos jardins publics et parcs, nos pelouses de jardin, peuvent recéler des trésors naturels… Il est fréquent d’y admirer des plantes peu communes, ainsi que des cohortes d’insectes.
De superbes et parfois rares espèces d’orchidées terrestres indigènes fleurissent du printemps à l’été, puis passent en général l’hiver sous forme de tubercules souterrains.
Même si des progrès ont été réalisés ces dernières années, ces espaces publics et privés sont encore parfois traités d’une façon agressive par des tontes trop rases, ou par des pulvérisations d’herbicides. On passe alors d’une biodiversité étonnante avec parfois une dizaine d’orchidées différentes à leur disparition totale.
Une gestion plus raisonnée et durable de ces espaces, pourrait facilement être mise en place avec une information adaptée au public.
Bord de route en Touraine. Les Orchis mâles n’ont fleuri que dans la partie non fauchée.
Rosettes d’Orchis mâles
Quelles menaces pèsent sur nos orchidées des bords de route ?
Les principales menaces se résument en quelques mots :
- Le fauchage trop tôt en saison ( empêchant la floraison et la fructification) ou trop répété,
- Le défonçage des talus par les coups de lames des engins de fauchage.
D’autres menaces peuvent être citées :
- l’utilisation d’herbicides destructeurs;
- le retournement du sol pour y semer une pelouse artificielle type « terrain de foot » ou de fausses prairies fleuries très à la mode;
- la cueillette de tiges en fleurs pour des bouquets bien éphémères;
- le piétinement et traces de roues des vélos, quads …
- l’arrachage de pieds d’orchidées pour les transférer dans son jardin : il faut savoir que de telles plantes ne reprennent presque jamais.
Rosette Orchis pyramidal
Quelles mesures simples faut-il prendre ?
La principale mesure est un fauchage tardif des zones riches en orchidées, repérées par leurs rosettes de feuilles avant floraison. Elle doit être accompagnée d’un balisage de la zone à protéger, permettant aux usagers de comprendre et donc mieux accepter le projet.
Un tel fauchage est déjà réalisé avec succès dans plusieurs départements et devrait être généralisé. Ajoutons que l’espacement des interventions permet aussi de notables économies pour les gestionnaires !
Bien entendu, la sécurité routière est un impératif : ce genre de projet doit en tenir compte, par exemple un virage dangereux nécessitera un fauchage plus régulier,
mais bon nombre de bas-côtés pourraient être préservés et mieux gérés, d’autant que les orchidées prêtèrent les milieux à graminées en faible densité et à croissance
lente, qui ne posent pas de problème de visibilité pour les conducteurs
Sans abeilles… plus de pollinisation possible pour de nombreuses plantes cultivées…
Orchis pyramidal
Abeille avec pollinies
sur Orchis pourpre
Qu’est-ce qu’un fauchage tardif ? Il s’agit d’une tonte pas trop au ras du sol (5cm) qui est effectuée après que les tiges ont eu le temps de sécher et donc de libérer leurs graines.
Faucher trop tôt, quand la plante est encore verte, peut l’empêcher de constituer assez de réserves dans son tubercule et compromettre sa floraison de l’année suivante, les pieds d’orchidées peuvent même finir par disparaître. Permettre aux graines de mûrir puis d’être libérées est un gage pour que l’espèce puisse se maintenir et même se répandre.
Si un fauchage précoce, en fin d’hiver, ne peut être évité, on veillera alors à épargner au maximum les rosettes en coupant à 10/20 cm du sol.
Pourquoi protéger ces espaces ?
De nombreux milieux naturels sont en danger ou en régression en Europe. Ainsi, les prairies naturelles ou de fauche ne se rencontrent presque plus à basse et moyenne altitude, et pourtant elles hébergent une flore et une faune tout à fait exceptionnelles. Or les bords de route et les pelouses des jardins publics ou des particuliers, constituent fréquemment les derniers refuges pour de nombreuses espèces : nos orchidées indigènes mais aussi bon nombre d’insectes pollinisateurs. tels que papillons et abeilles. La préservation des espèces est un impératif.
On estime que 20 000 à 30 000 espèces disparaissent chaque année dans le monde (majoritairement des insectes) ! Faune et flore sont interdépendantes, de telles disparitions risquent de provoquer des désordres importants dans les écosystèmes : que dire, par exemple, de la raréfaction des abeilles qui se nourrissent de nectar et de pollen des fleurs dont celui de nos chères orchidées ?
Fauchage différencié
Ophris abeille : rosette
& fleur
On peut préciser que sous les climats tempérés, océaniques et méditerranéens, les feuilles de certaines espèces sortent dès le début du mois de septembre. Un fauchage trop tardif leur serait alors aussi néfaste qu’un fauchage trop précoce.
Certaines périodes de fauche sont donc à respecter selon les régions :
Type de climat
Région tempérée de basse altitude
Région méditerranéenne
Région de montagne
Date de fauchage conseillée
Août-septembre
Juillet-août
Septembre-octobre
Comment reconnaître les orchidées de nos bords de route et pelouses ?
En France métropolitaine, on dénombre environ 170 espèces d’orchidées ! Une vingtaine d’entre elles fréquentent les bords des routes et les pelouses des jardins, l’extrême petitesse des graines favorisant une large dispersion naturelle.
Une orchidée se reconnaît principalement à sa fleur étonnante : l’une des six pièces florales est transformée en labelle qui sert de « piste d’atterrissage balisée » à l’insecte pollinisateur !
La forme et le graphisme souvent extravagants du labelle, sa variabilité époustouflante, expliquent en grande partie l’intérêt porté aux orchidées.
Lorsque la plante n’est pas fleurie, les feuilles sont généralement très reconnaissables : entières, ni lobées ni dentées, relativement épaisses, à nervures parallèles et
disposées en rosette, parfois mouchetées de brun. Ces caractères sont partagés par d’autres plantes, donc une confusion est toujours possible pour une plante non fleurie.
La majorité fleurit du printemps à l’été ( de février à septembre selon les régions e les espèces). Les fleurs donnent un ou deux mois plus tard des capsu1es qui vont
libérer des millions de graines très fines transportées par le vent. Ensuite, la plante se dessèche et passe la mauvaise saison le plus souvent sous forme de tubercule dans le sol pour une période de repos, avant de produire à nouveau feuilles et Heurs.
Ophrys mouche
Mélitée sur Orchis militaire
Qui contacter pour protéger ces zones?
Pour les particuliers c’est parfois simplement chez soi que l’on peut agir en ne passant pas trop tôt la tondeuse à gazon sur une zone de son jardin où on a repéré des rosettes. Pour une action au niveau du domaine public, on peut contacter :
- Les services municipaux (Maire, Service Environnement ou de la Voirie),
- L’association FFO locale ou régionale,
- Le département, pour les routes nationales,
- Les Conservatoires régionaux (CEN) ou le Conservatoire botanique régional (CBN), susceptibles de vous conseiller et vous orienter vers un service compétent.
N’hésitez pas à contactez la FFO pour mieux connaitre les orchidées.
Fédération France Orchidées (FFO) :
17 quai de Seine • 75019 Paris
e mail : secretaire@france-orchidees.org
Internet : www.france-orchidees.org
Revue : L’Orchidophile (4 nos par an)
Site participatif Orchisauvage : www.orchisauvage.fr
Pour en savoir plus : Le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Alsace