L'Orchidée, c'est bien des choses
« Comme si, ces fleurs ayant toutes une âme,
la plus belle s'était épanouie en femme. » (Victor Hugo)
- pour le fleuriste, c’est un groupe de plantes devenues accessibles à une large clientèle grâce aux techniques modernes de multiplication qu’est la culture in vitro. C’est aussi la certitude d’avoir des plantes dont la floraison s’étale dans le temps (deux mois et plus).
- pour le botaniste, c’est une famille de plantes pas comme les autres en raison de leur mode de vie, de fécondation, de développement et de multiplication. Le seul point à peu près commun entre les innombrables espèces est la présence dans la fleur de type 3 (3 sépales et 3 pétales) d’un labelle qui correspond à un pétale modifié et dont l’aspect est extrêmement varié et toujours original.
- l’esthète y voit une sorte de magnificence exacerbée dans les formes et les couleurs.
- pour le curieux, c’est un feu d’artifice de couleurs vives et éclatantes, des milliers de formes étranges et insolites, un festival d’odeurs suaves et envoûtantes.
- pour l’écologiste, les orchidées sont quasi inséparables de tout site floristique naturel méritant d’être protégé.
- un féru des grands nombres mentionnera des chiffres surprenants : plus de 20 000 espèces sans parler des types nouveaux décrits chaque année, 100 000 à 150 000 hybrides naturels et surtout artificiels, des capsules renfermant chacune plusieurs milliers de graines, parfois même un à deux millions pour certaines espèces exotiques ; au livre des records : 3 300 espèces différentes en Equateur.
- pour les insectes, les fleurs présentent toute sorte de leurres (optiques, olfactifs, tactiles) aussi variés que puissants ; les odeurs (les phéromones) émises par certaines espèces exercent un attrait sexuel sur des mâles d’insectes bien déterminés.
Pollinisation
d'Ophrys insectifera
(Ophrys mouche)
cliquer dessus pour agrandir l'image - pour le rêveur, c’est l’image idéale de l’exotis-
me, l’évocation des mystères des régions tropicales et l’attrait des voyages lointains. - le photographe pense à un thème riche en possibilités et y trouve le prétexte de pérégrinations incessantes à la recherche du cliché du siècle.
- un esprit terre à terre estimera que ces plantes ne présentent aucune utilité pratique exceptée le vanillier mondialement connue et consommée ; mais il convient néanmoins d’ajouter que dans bien des régions du monde, les différents organes de nombreuses espèces (tubercules, pseudobulbes, feuilles, fleurs, graines) sont employées comme condiments voire comme aliments ou encore en médecine populaire.
L’orchidée, c’est donc bien des choses, mais c’est surtout notre passion !